[FR][Au fil du Gange] [ Along the Ganga River]
- The Odyssey
- Apr 26, 2018
- 3 min read

Dive into the Indian culture with our post "along the Ganga River" Plongez dans la culture Indienne avec nos posts "au fil du Gange"
*******************************************************************************
"L'Inde brahmanique se glorifie de posséder deux grandes épopées rédigées en langue sanskrite : Le Mahâbhârata et le Râmâyana. Ils relaient la littérature védique et védantique, source première de la religion, des philosophies et de la culture hindoues. "*
" Le Râmâyana, "l'histoire du Prince Râma" ou "La Marche de Râma", a vu le jour à un moment où le mythe se confondait avec la réalité. Les Trois Mondes - celui des dieux, celui des humains et celui des démons - sont mêlés dans l'univers poétique du Râmâyana. Les Montagnes, les mers et les arbres sont animés ; les animaux parlent et permettent aux hommes de parvenir à leurs fins ou leur créent des difficultés. Car tout ce grandiose univers mythique est centré sur les hommes ; ceux-ci, investis de pouvoirs qui les font ressembler aux dieux, se transforment en instruments de progrès moral ou essaient au contraire de retarder l'ascension de l'humanité. C'est encore le monde des humaines que choisit le Seigneur suprême au moment où il décide de s'incarner pour soutenir l'éternelle loi morale et montrer sa bienveillance envers les créatures. L'épopée, née, comme nous l'apprend la tradition, dans le nord de l'Inde, a eu probablement comme point de départ un événement historique. Les exploits de quelque prince vaillant et généreux ont été chantés, repris ensuite par plusieurs générations de bardes errants ; ce fut une profusion de ballades et de légendes. Elles inspirèrent enfin un poète de génie, Vâlmîki. Son oeuvre, le Râmâyana, fut sans doute composée avant notre ère. Selon certains exégètes, le Râmâyana de Vâlmîki aurait été écrit en langue sanskrite il y a environ trois mille ans, précdant de quelques siècles le Mahâbhârata, son épopée soeur. Le Râmâyana dépeint la société guerrière de l'Inde de son temps, attachée à un code d'honneur analogue aux règles de la chevalerie médiévale européenne. Les descriptions géographiques sont détaillées ; elles permettent de localiser avec précision, même aujourd'hui, sur la terre indienne, les évènements rapportés. Le Râmâyana, contenant peu de digressions, ne possède pas les dimensions encyclopédiques du Mahâbhârata. L'oeuvre comprend tout de même environ vingt-quatre mille strophes de quatre vers, ce qui corespond à cinq ou six volumes
Le Râmâyana, un des plus importants monuments de la littérature universelle, est sans doute le livre le plus représentatif de l'âme indienne. Pour se former une image correcte de l'Inde, il faut avoir vécu avec les héros de cette épopée. En effet, après environ trois millénaires, le Râmâyana continue d'être tout aussi vivant qu'au temps où Vâlmîki, avec la bénédiction de Brahmâ, voyait se dérouler dans son esprit les aventures du prince Râma. A travers les siècles, hommes et femmes de l'Inde se sont retrouvés dans le Râma et dans le Sîtâ, les épous exemplaires, et aussi dans les autres personnages ; on s'explique alors pourquoi cette épopée est considérée comme une histoire éternelle et divine. Les fragiles feuilles de palmier des manuscrits ont défié l'usure du temps : la légende vivait dans le coeur des hommes. Brahmâ-aux-quatre-faces, le Père de la Création, avait dit vrai :
" Tant que les sommets et les mers sculpteront ce morceau de terre, Le Râmâyana vivra toujours, sauvant les hommes par l'Amour "
Car le Râmâyana est avant tout un grand poème d'amour. Dans un noble langage, il chante l'amour filial et la tendresse conjugale, le sentiment fraternel et l'affection des amis. Un souffle de poésie authentique et profonde, qui parle aussi à l'homme moderne, traverse cette oeuvre ancienne, mais sans âge. La société idéale du Râmâyana, pour laquelle la pratique des vertus morales est la valeur suprême, reste vivante et compréhensible aux hommes de chaque génération et de tous les continents. En Inde, les poètes ont puisé leur inspiration dans leâmâyana, les penseurs ont développé ses discours moraux et philosophiques ; des fragments de l'épopée sont cités à maintes occasions dans la vie sociale. Dès leur enfance, les Indiens sont imprégnés du Râmâyana et, toute leur vie, ils côtoient cette oeuvre, partie intégrante de l'atmosphère culturelle du pays. Il est donc compréhensible, qu'un écrivain indien contemporain, C.Rajagopalachari, auteur de présentation narrative du Râmâyana et du Mahâbhârata, genre très répandu dans les pays de culture anglosaxonne et dans l'Inde elle-même, écrive dans une de ses préfaces : "Celui qui lira mon Râmâyana et son livre jumeau, le Mahâbhârata, apprendra sur mon pays autant qu'il le ferait en passant un an en Inde"** Le Râmâyana, poème issu du peuple et retournant au peuple, épopée où les hommes se sont reconnus et retrouvés par-delà les croyances et les époques, est sans doute le meilleur tableau vivant de l'âme indienne." ***
sources : * Le Râmâyana conté selon la tradition orale, Préface d'Olivier Lacombe, membre de l'Institut, Albin Michel (2006) ** Ramayana, Bombay, Bharatiya Vidya Bhavan, (1993) *** Le Râmâyana conté selon la tradition orale, Introduction ,Serge Demetrian, Albin Michel (2006)
Comments