« Volontourisme » : Repenser le volontaire Plutôt que d’accuser le touriste !
- The Odyssey

- Oct 6, 2018
- 23 min read
Updated: Oct 6, 2018

Résumé :
Voici 4 articles dont le but est d’éclaircir la notion de volontourisme, de la situer par rapport aux touristes et aux professionnels de l’aide au développement. Il nous faut d’abord commencer par mettre des mots sur ce terme valise qu’est le « volontourisme ». Puis nous pourrons tenter de comprendre quel peut être son rôle, dans l’aide au développement et la solidarité internationale. Avant de conclure, nous tenterons de décrire la relation entre le volontouristes et les structures d’accueil. Enfin, dans un dernier article nous proposons une liste de conseils et de références pour aider toutes les personnes qui souhaitent construire une mission de volontariat.
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Introduction :
Le volontourisme est un néologisme composé du mot volontaire et touriste, il a été la première fois utilisé par le « Nevada Board of Tourism »[1] en 1998 afin de promouvoir le développement du tourisme dans les zones rurales du Nevada. Aujourd’hui, comme le précise la page Wikipédia dédiée au Volontourisme[2], c’est un mot-valise qui est souvent utilisé pour critiquer les voyageurs, toujours plus nombreux, qui souhaitent utiliser leur temps libre de vacances pour être bénévoles dans un organisme de solidarité internationale ou une association d’aide au développement. On parle parfois de vacances utiles ou de tourisme humanitaire.
Mettre une définition claire et précise sur ce mot est d’autant plus difficile qu’il cristallise de nombreuses contradictions. D’une part, les ONGs s’alarment contre l’ampleur du phénomène et ses impacts négatifs sur les populations locales. Pourtant, le nombre de personnes souhaitant vivre cette expérience ne cesse d’augmenter (1,8 millions chaque année pour un marché de plusieurs milliards d’euros[3]). D’autre part les « volontouristes » s’identifient très peu à ce mot qu’ils considèrent comme dévalorisant et préfèrent se confondre avec les « vrais » volontaires. Dans cet article, nous nous efforcerons de clarifier les différents liens qui existent entre le touriste, le volontaire et les bénévoles internationaux afin de comprendre les enjeux, les dérives et les bienfaits du « volontourisme ». Mais avant toutes choses, précisons un petit peu le vocabulaire et gardons-nous d’utiliser ce mot-valise.
Le volontariat à l’international est en France utilisé pour décrire une personne sous contrat de VIE (Entreprise), VIA (Administration) ou VIES. C’est à dire une personne qui a été sélectionnée à la suite d’un processus pour ses compétences, qui s’est engagée pour une durée supérieure à 6 mois et est rémunérée. Dans le cas des VIE ou VIA, la finalité première du volontariat est le développement international des entreprises françaises. Dans le cas des Volontariats Internationaux d'Echange et de Solidarité (VIES) la dimension de l'aide au développement et de la coopération est plus présente et la rémunération est moins élevée.
La loi Française fait ainsi une différence entre les volontaires et les bénévoles qui eux ne reçoivent aucune compensation : « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial (Avis du Conseil Economique et Social du 24 Février 1993)[4] »
Ainsi la majorité des étudiants ou jeunes adultes qui partent faire du « volontariat international » sur des chantiers internationaux ou dans des petites structures associatives sont en fait des bénévoles internationaux. Pour éviter les confusions nous utiliserons le terme Volontaire comme il est utilisé dans le langage courant pour désigner le bénévole international.
Contrairement au volontaire (bénévole international) qui s’est engagé pour une cause en donnant de son temps, « Le touriste voyage dans, ou parcours pour son plaisir, un lieu autre que celui où l'on vit habituellement […] »[5]. Pour le touriste, le lieu est essentiel, tandis que le volontaire choisi en priorité la cause qu’il veut défendre ainsi que le type de projet.
Ces premières ébauches de définitions nous montrent la complexité du statut « des volontouristes » qui souhaitent concilier les vacances et la défense d’une cause (protection de la biodiversité, réduction des inégalités, accès à l’éducation ou encore la conservation du patrimoine historique par exemple).
Mais le tourisme et le volontariat sont-ils compatibles ? Le choix de l’un n’exclut-il pas nécessairement l’autre ?
En somme, Le volontourisme peut-il réellement être un outil de l’aide au développement et de la coopération internationale ou bien n’est-il qu’un touriste qui veut se différencier du tourisme de masse ?
Ce dossier composer de 4 parties se base sur les sources présentées en fin de document et utilise les réponses à un questionnaire distribué à 25 bénévoles internationaux pour « intuiter » des phénomènes mais en aucun cas pour quantifier les phénomènes au vu de la taille de l’échantillon de recherche. Merci à toutes ces personnes pour leur participation.
Sommaire:
Part. 1 : Volontaire e(s)t touriste ?
Part. 2 : Un amateur en terre de professionnels.
Part. 3 : Qui paye le prix de la non préparation ?
Part. 4 : Conseils et références pour « volontourisme » plus responsable.
Références.
Part. 1 : Volontaire e(s)t touriste ?
De qui parlons-nous ?
Notre sujet de réflexion concerne les volontaires qui s’engagent pour une durée variant de deux semaines à 6 mois lors de vacances et/ou d’année de césure dans des associations d’aide au développement dans les pays dit « du Sud » et de « l’Est » (majoritairement des pays en développement). Nous ne ferons pas de distinctions entre les bénévoles à pleins temps et à temps partiel ni selon l’age. Cependant les données récentes montrent que ce sont majoritairement des étudiants, des jeunes adultes ou des retraités.
Bien que le volontaire et le touriste semblent fondamentalement différents, lorsque l’on regarde plus en détails les deux personna, ils ne sont en réalité pas toujours très éloignés, particulièrement si on compare le backpacker moderne avec le volontaire. Par exemple, les raisons qui le poussent au départ sont souvent identiques : L’envie de voyager, de découvrir une nouvelle culture, de vivre une expérience forte ou encore de sortir de sa zone de confort. Dans les deux cas, le voyage et la rencontre de l’autre sont vus comme un rite de passage, une expérience transformante qui sculpte la personnalité du voyageur[1][2].
De la même manière, on pourrait alors penser que les bonnes intentions sont le propre du volontaire pourtant de plus en plus de tourismes alternatifs se développent (tourisme solidaire, tourisme équitable, tourisme responsable, etc.)[3] et ces touristes donnent de leur temps et argent pour contribuer à un monde plus juste, plus écologique où les richesses sont mieux distribuées via des projets locaux pour des causes qui les touchent. Ainsi, les motivations et parfois même les impacts du volontaire et du touriste sont identiques. Néanmoins, ces points communs n’effacent pas les réelles différences comme les ambitions des volontaires en termes d’impact ou les lieux et les personnes fréquentées sur place. Ces différences suffisent-elles à opposer ces deux statuts ? Peuvent-ils cohabiter ensemble dans un même projet, voire, se compléter ? Dans cet article nous distinguons deux nuances qui existent chez les volontaires et qui font pour nous toute la différence entre le « bon » et le « mauvais » volontourisme.
« Volontaire » et touriste
C’est la définition même du « volontourisme », c’est cette définition qui est le plus souvent utilisée pour dénoncer et critiquer ce volontaire qui prendrait du bon temps pendant sa mission. Comme l’explique Sylvie Brunel, dans un article de Science Humaine, il existe un paradoxe chez les voyageurs : « Si tout le monde est touriste, personne ne veut admettre ce statut, considéré comme dévalorisant. Le touriste, c'est forcément l'autre. Un autre qu'on méprise et qu'on fuit. Mais ce touriste si caricaturé existe-t-il vraiment ?». Ainsi les nombreux volontaires refusent ce statut de touriste, pourtant ils font du tourisme et c’est tant mieux ! Faire du tourisme en tant que volontaire est un moyen pour enrichir sa connaissance du pays d’accueil, voir d’autres points de vue, comprendre une réalité plus large et contribuer à l’économie locale. Il faut assumer la partie touristique de son voyage qui est toujours présente, le voir comme une chance de découverte et ne pas en avoir honte. Faire du tourisme ne nuit en rien au travail des volontaires.
Le « Volontaire » est touriste
La citation de de Sylvie Brunel nous éclaire sur une autre tendance actuelle parmi les voyageurs : la volonté de se différencier du tourisme de masse. Aujourd’hui le backpacking fait de plus en plus d’adeptes, à la recherche de toujours plus d’authenticité et d’expérience avec les populations locales. Prendre du bon temps ne suffit plus, il faut montrer sur les réseaux que nous vivons une expérience unique et vraie. Dans cette logique le développement du volontariat de masse peut être vu comme un simple outil marketing pour attirer toujours plus de touristes et générer plus de profits. Le volontaire ne paye plus pour du temps sur une plage de sable fin, mais pour construire une pompe dans un village. Bien que l’action soit différente, l’attitude est la même, dans ce cas, le volontaire est un touriste qui ne s’assume pas et qui pratique le plus souvent un tourisme non éthique. Le volontaire et les organismes participent ainsi à la « Disneylandisation » du monde où en échange d’une somme d’argent on peut, dans les pays en voie de développement, jouer à être professeur de français, docteur ou ingénieur sans avoir les compétences ni suivi de formation.
Pour conclure, il est essentiel que le volontaire fasse du tourisme mais il est très dangereux qu’il considère le volontariat comme une activité touristique. Le volontariat ne s’est pas développé pour permettre aux étrangers d’avoir accès à une expérience plus authentique et une jolie ligne sur leur CV. Le volontariat a été pensé comme un outil de solidarité international pour augmenter la compréhension et la coopération avec des cultures qui nous semblent lointaines. Il ne s’agit donc pas de faire ou non du tourisme, ni de culpabiliser ceux qui prennent du bon temps à coté de leur mission de volontariat mais plutôt de comprendre le potentiel rôle du volontaire dans la solidarité internationale.
Part. 2 : Un amateur sur les terres de professionnels
Dans l’article précédent, nous avons tenté d’éclaircir le lien entre volontourisme et tourisme. Dans celui-ci, nous nous intéressons au lien entre volontouristes et professionnels[4] de l’aide au développement[5]. Depuis maintenant une dizaine d’années, plusieurs ONGs’ et associations de professionnels (SAIH, Médecin du Monde) dénoncent les impacts négatifs[6] du volontourisme et critiquent l’attitude parfois prétentieuse des volontaires vis-à-vis de leur impact, d’autant plus qu’il prend du bon temps et « profite » de son séjour.
Comment expliquer de si vives critiques pour une démarche fondée sur de si bonnes intentions ?
Nous pensons que les problèmes soulevés par les volontouristes sont plus liés à son statut et à l’appropriation de celui-ci par les volontaires et les structures qu’aux activités touristiques annexes. Le décalage qui existe entre les ambitions des volontaires et leur préparation, ainsi que la méconnaissance de leurs responsabilités sont les deux éléments essentiels qui sont à l’origine de leur impact négatif.
Mesurer ses ambitions
En se basant sur les définitions évoquées, les volontaires peuvent être considérés comme des amateurs[7] qui pour la plupart n’ont pas suivi de formation à l’interculturalité (ou pas plus d’un Week-End), n’ont pas de connaissances en économie du développement et en sont à leur première ou deuxième « mission ». Pour ces raisons, il est important que les volontaires soient humbles dans leur démarche. Il faut se garder des raisonnements simplistes et garder à l’esprit que l’impact principal du volontariat de courte durée est la relation humaine qu’il développe. Volontaires et professionnels ne doivent pas s’opposer, ils doivent se compléter, tandis que l’un agit avec des procédures, de l’efficacité et de gros moyens, les volontaires bien formés peuvent donner de leur temps pour construire des relations plus humaines, aider les professionnels dans des taches simples et adaptées à la durée de leur séjour et œuvrer pour la déconstruction des stéréotypes dans certains pays. Les volontaires ne peuvent pas avoir de grandes ambitions en termes d’impact, si les professionnels n’ont pas réussi à résoudre le problème en plusieurs années, un volontaire non formé ne le fera pas en deux mois même avec les meilleures intentions du mondes… Un volontariat bien pensé c’est donc avant tout un volontariat avec des ambitions mesurées.
Comprendre ses responsabilités
Même avec des ambitions mesurées, il arrive souvent que les volontaires comprennent mal leur statut. Encore une fois au lieu de le voir comme un complémentaire du touriste et du professionnel, il l’imagine en opposition. Ainsi, les volontaires ont tendance à penser que ce statut leur donne un rapport particulier aux pays, plus privilégié plus « vrai » que celui des touristes « classiques » et une expérience plus authentique[8]. Ils en oublient souvent que ce statut « privilégié » est surtout plus exigeant en termes de responsabilités. En effet, en tant que visiteurs dans un pays étranger, les volontaires ont les mêmes responsabilités que les touristes traditionnels, c’est-à-dire de minimiser leur impact sur l’environnement, respecter les traditions locales et être des ambassadeurs de leur pays d’origine. Mais également, les volontaires cumulent de nouvelles responsabilités du fait de leur travail et relations avec les locaux. Souvent en dehors des zones touristiques[9] travaillant avec des professionnels, parfois des enfants, les volontaires doivent être conscients de l’image qu’ils véhiculent et des symboles qu’ils arborent inconsciemment sur eux, surtout dans des zones protégées du tourisme. Le volontaire peut ainsi être un vecteur du néocolonialisme[10] ou d’un enrichissement culturel réciproque suivant l’attitude qu’il adopte et sa connaissance de l’environnement (codes culturels, symboles, histoire, économie). On peut voir ainsi dans de nombreux exemples où le manque de connaissances et de conscience de son environnement fait du volontaire « un mauvais Samaritain ». Prenons trois exemples clefs :
1) « Donner ses deux bras et détruire l’emploi local »
Comme le relate cet article du New York Times qui critique les volontaires sans compétences venues remplacer les maçons locaux :
« These people knew nothing about how to construct a building. Collectively they had spent thousands of dollars to fly here to do a job that Haitian bricklayers could have done far more quickly »[11].
Ce genre de volontourisme montre que par un manque de connaissance du fonctionnement de l’économie sur place, des mécanismes d’aide et d’un mythe sur les pays en développement (Il suffit de deux bras pour lutter contre la pauvreté) font que la venue de volontaire peut être néfaste au développement local. Dans ce cas, en plus d’avoir un impact économique neutre ou négatif puisqu’il remplace le travail des locaux, le volontaire contribue à renforcer les stéréotypes présents dans leur pays d’origine et le pays d’accueil, sur la pauvreté et sur les relations de dépendances entre les pays « du Nord » et « du Sud».
2) Le délicat travail dans les Orphelinats

Un récent documentaire[12] montrait comment l’accumulation de volontaires dans les orphelinats en Asie du Sud-Est avait des répercutions psychologiques sur les enfants et sur l’économie locale.
D’autre part, les volontaires doivent avoir conscience des implications qui existent à travailler avec des jeunes enfants et des exigences que cela requiert (capacité d’écoute, relation de long terme, structuration de la relation à l’autorité, stabilité psychologique etc.) Les enfants développent de nombreux troubles de l’attachement[13][14][15] et de plus en plus de famille « vendent » ou « louent » leur enfant à des faux orphelinats.
D’une part, le travail avec les enfants demande des compétences que tout le monde n’a pas, en France on demande des diplômes et des garanties juridiques pourquoi cela ne serait pas le cas dans les pays en développement. Sous prétexte d’aider, peut-on aider de toutes les manières ? Doit-on manquer d’exigence ?
3) Communiquer pour qui ? pourquoi ?
Une responsabilité souvent oubliée des volontaires est celle qu’ils ont vis-à-vis de leur cercle de connaissances dans leur pays d’origine. Aujourd’hui on raconte son expérience sur Facebook au même moment qu’on la vit, avant même de la comprendre, on la diffuse. On devient une source d’information, parfois à notre insu pour nos amis sur la toile. Petite et grande histoire se mêlent dans nos fils d’actualités Facebook.
Il y a principalement deux phénomènes nocifs qui cohabitent dans le cas du « volontariat ». D’une part, la publication de photo ou de vidéo de manière naïve qui contribue à véhiculer du misérabilisme ou du paternaliste à l’égard des populations locales. Aux yeux du volontaire c’est une simple photo de son quotidien mais déconnecté du contexte, les interprétations peuvent être diverses. D’autre part, l’instrumentalisation de la pauvreté pour créer de l’engouement sur les réseaux sociaux est devenue monnaie courante comme le dénonce cette vidéo[16] créer par SAIH Norvège pour dénoncer le « Poverty Porn ». Cette association rappelle sur son site quel est la posture idéale vis-à-vis des populations locales: « Nous ne faisons pas de charité ; nous collaborons avec des partenaires égaux et travaillons ensemble vers un objectif commun. »[17]

« Qu’importe que la conscience soit vivante si le bras est mort » (A. de Musset)
Pour réussir son volontariat, c’est-à-dire qu’il soit bénéfique aux deux parties (volontaire et population locale), les bonnes intentions ne suffisent pas. Il faut avoir conscience de ses responsabilités et s’approprier son statut de volontaire. Autrement dit comprendre pourquoi nous partons et quel est notre rôle dans la grande machine de l’aide au développement à laquelle nous prétendons participer. Sans ce travail de préparation et de réflexion, le volontaire du fait de la force de son statut aura un impact bien plus négatif que n’importe quels autres voyageurs[18]
Part 3 : Qui paye le prix de la non préparation ?
Précédemment nous avons montré les nombreuses responsabilités des volontaires. Pourtant le volontaire n’est pas le seul responsable des dérives de ce type de voyage. En effet, le volontaire est souvent mis en relation avec des organismes et des associations qui l’aident à planifier son voyage. Ces organismes qui ne sont pas toujours à but non lucratif jouent un rôle majeur. Pour ces structures, le volontaire devient une source de revenu, c’est souvent même le cœur de leur modèle financier. Le marché grossissant chaque année et le nombre de volontaires prêts à payer une « mission » tout incluse également ; nous assistons ainsi au développement d’une industrie du « Volontourisme ».
Comment cette industrie impacte et structure de plus en plus les expériences des volontaires ?
Un paradoxe indépassable !
Le paradoxe de cette industrie se trouve d’abord dans ses origines, le but des volontaires est de réduire les inégalités et d’œuvrer pour un monde plus juste. Pourtant au plus cette tâche est accomplie au moins il devrait y avoir de « missions » pour les volontaires. Cette industrie œuvre donc à sa propre fin… On comprend alors que le moteur de cette industrie n’est pas le besoin des populations locales mais bien les attentes de ceux qui la financent, c’est-à-dire les volontaires. Ce changement de paradigme a de nombreuses conséquences sur la manière dont s’effectuent les missions. En effet, le volontariat devient un « juteux business » où la concurrence pousse les organismes à calquer les projets sur les envies, attentes et désirs des volontaires[19]. C’est effectivement un problème de taille car une mission de volontariat ou un projet de développement se base normalement d’abord sur les besoins locaux. Ainsi, pour des raisons financières, on accepte des volontaires pour du court terme dans les orphelinats, on accepte des volontaires non qualifiés pour faire un travail que les locaux feraient plus efficacement ou encore on abandonne certains projets car ils ne correspondent pas aux attentes des volontaires et à leur vision du « vrai » et de « l’authentique ».
Ce type de « volontariat » devient alors similaire à une activité touristique dans laquelle il existe une relation monétaire entre le volontaire et les populations locale. Lorsque ces dérives atteignent leur paroxysme, le volontariat n’est plus qu’un moyen pour les organismes de se différencier sur le marché du tourisme. Pour des raisons marketing, les agences de voyages déguisent les « vacances » en « missions » et les « touristes » en « volontaires ». L’argent investi par le volontaire profite alors en majeur partie à la structure, comme le montre ce graphique publié par Mister Mondialisation[20].

Trois acteurs pour des relations à doubles tranchants !
Les structures et intermédiaires proposant ces voyages qui sont de plus en plus nombreux pour faire face à la demande toujours plus grande des volontaires, jouent donc un rôle majeur. Le choix d’une structure ou d’une autre a souvent un impact fort sur la réussite du « voyage ». Afin d’expliciter leur rôle et décrire les interactions qui existent avec les autres acteurs (les volontaires et les hôtes) nous avons créé le diagramme ci-dessous. Le but de ce diagramme est de montrer comment les relations entre les acteurs du volontariat peuvent être positives (en vert) ou négatives (en rouge).
Pour réaliser ce diagramme, nous avons considéré trois principaux acteurs : le volontaire, l’hôte et l’organisme:
A) L’organisme s’occupe généralement de la logistique du « voyage », il est parfois une association ou une entreprise, souvent c’est cet organisme qui choisit la famille ou l’hôte dans lequel les volontaires vont être logés.
B) Le volontaire reste sur place d’une durée variant de 2 semaines à 6 mois, il communique majoritairement avec l’organisme avant son voyage mais découvre la culture locale via l’hôte. C) L’hôte est choisi par l’organisme et découvre souvent le volontaire le jour de son arrivée. Il est payé pour la nourriture et le logement par l’organisme qui est lui-même payé par le volontaire. L’hôte est parfois « Volontoured »[21] par l’organisme, c’est-à-dire qu’il subit totalement l’accueil du volontaire chez lui.

Allons-nous continuer à faire du volontariat ?
Malgré les dérives du volontariat mentionné dans les exemples précédents, nous ne pensons pas qu’il faille arrêter sa pratique. Il faut lutter pour un volontariat plus responsable c’est-à-dire conscient des mécanismes auxquels il participe. Comme le montre le diagramme, le volontaire peut avoir des bienfaits que le touriste classique n’a pas, du fait des relations qu’il développe avec les locaux avec qui il passe du temps. Il faut également démystifier le rôle du volontaire, c’est un amateur qui donne de son temps, il ne va pas sauver le monde et ne doit pas en avoir la prétention. En revanche il y a en particulier deux cas où nous pensons que le volontaire est un grand allié pour le développement :
- Premièrement, comme outils d’interculturalité, les volontaires restent en moyenne plus longtemps que les touristes traditionnels et cela leur permet de développer une vision plus complexe et donc plus juste des cultures qu’ils découvrent et par ce processus déconstruire certains clichés, autant dans les « pays du sud » que dans les « pays du nord».
- Deuxièmement pour les projets trop peu financés qui n’existeraient pas sans le travail et la participation des volontaires. On peut par exemple penser aux projets de très long terme comme la reforestation qui ne produisent pas de valeur financière (cf. https://sadhanaforest.org/ ). Également, la ou les volontaires ont un rôle provisoire avant de pouvoir développer à terme une solution plus pérenne[22], [23].
En conséquence, bien que cet article pointe de manière assez vive les contradictions et les limites du volontariat nous pensons que cette pratique doit perdurer mais être plus encadrée. Les volontaires ont la responsabilité par leurs exigences d’influencer positivement ce marché afin que ce ne soit pas les populations locales qui payent le prix de la non-préparation. D’autre part, les professionnels ont également leur rôle à jouer, le nombre de volontaire ne cesse d’augmenter, il faut les former et s’en servir comme un atout afin que les ressources des volontaires ne servent pas à enrichir des organismes malhonnêtes profitant de leur naïveté et inexpérience.
Conclusion : Devenir les citoyens du monde que nous sommes
En résumé, Le « volontaire »[24], c’est celui qui « fait les choses à moitié », il n’est ni touriste, ni professionnel de l’aide au développement. Il oscille en permanence entre des ambiguïtés et des contradictions qui façonnent son identité. Le but de cet article est d’aller contre l’idée reçue et souvent admise qu’il « Ne faut pas faire les choses à moitié ». Le volontaire fait les choses à moitié mais il fait surtout la moitié des choses. Les acteurs de solidarité internationale auraient donc tort de se priver d’un tel enthousiasme et d’une telle énergie potentielle.
En effet, tout ceci n’est pour l’instant qu’un potentiel qui sera valorisé lorsque les professionnels s’engageront pour la formation (ou le conseil) massive de ces volontaires qui souhaitent partir voyager pour de bonnes causes. Le volontaire s’il est conscient de ses limites et de l’environnement dans lequel son action se positionne apporte des éléments que ni le touriste ni le professionnel ne peuvent apporter. Le volontaire par le temps dont il dispose et sa mobilité est un « porteur d’histoire »[25]. Dans son sac à dos, il transporte ses images, ses stéréotypes et ses récits personnels qu’ils collectent et disséminent tout au long de son voyage. Il peut ainsi contribuer de manière massive à une meilleure connaissance réciproque des cultures et à la construction d’un réseau de solidarité mondiale. Il peut devenir un porte-parole de populations parfois oubliées parce qu’elles ne sont pas dans les situations les plus « extrêmes ». Parce qu’il choisit souvent des zones reculées, oubliées des effets bénéfiques du tourisme classique, le volontaire peut également contribuer à une meilleure redistribution des profits liés au tourisme.
Le volontariat peut donc avoir des effets positifs sur les populations locales mais également sur les personnes qui partent. Si l’expérience du volontariat n’est pas vue comme une parenthèse, le volontaire revient avec une meilleure connaissance du monde, il y voit plus de complexité et est normalement capable de comprendre qu’une vision linéaire du développement[26] n’est pas tenable. En rentrant, il devrait être plus sensible à la question de développement, de solidarité et de distribution des richesses. Il est donc important que ce potentiel soit utilisé et que volontaires, touristes et professionnels du développement collaborent dans pour créer une solidarité internationale globale et à différents niveaux.
La suite de l’article s’adresse aux personnes souhaitant réaliser un volontariat, vous y trouverez de nombreuses références et documents à consulter ainsi que des pistes de réflexion pour organiser un volontourisme plus responsable à votre échelle. En effet même si le potentiel du volontaire est grand, il peut également être un voyageur ravageur qui détruit les années de travail de certains professionnels. Volontaires, prenez le temps de préparer votre voyage et soyez modestes sur votre compréhension du monde !
Part. 4 : Conseils et références pour un « volontourisme » plus responsable
Cette liste de conseils et de références pour préparer son volontariat est non exhaustive.
Prendre Son Temps !
Un des conseils majeurs pour réussi son volontariat selon nous est le temps alloué. Il faut prendre son temps tout au long de la démarche. Prendre son temps pour choisir son projet et sa structure d’accueil (Associations, NGO, Entreprises), prendre son temps pour comprendre le projet et la vision portée par celui-ci, ses objectifs et les moyens mis en œuvre, prendre son temps pour comprendre son rôle potentiel dans ces projets et finalement prendre son temps sur place. Une grande majorité des sondés dans le questionnaire exprimaient qu’une des limites principales à la réussite des projets est le temps sur place. Au plus le volontariat est long au plus ses effets seront bénéfiques pour les deux partenaires.
Payer ou être payé ?
De nombreux volontariats sont aujourd’hui payant certains demandent une compensation pour le logement et/ou la nourriture, d’autres assurent des marges importantes en tant qu’intermédiaires. Nous pensons qu’il ne faut pas rejeter toutes les structures qui demandent une compensation, cette compensation est parfois nécessaire à leur survie, il est par contre important de s’assurer de la justesse de cette compensation en fonction du travail que vous fournissez, des conditions dans lesquelles vous vivez et de la durée durant laquelle vous restez afin de ne pas tomber dans une relation monétarisée. (Il est par exemple souhaitable que cette compensation s’efface si le volontariat dure plus de 3 mois [27] et que vous avez des responsabilités au sein de la structure). Enfin, les coûts de plus en plus élevés des missions s’expliquent par la croissance du nombre d’intermédiaires tout ceci dans un but de faire gagner du temps au volontaire. Encore une fois si vous prenez votre temps pour choisir votre projet, le nombre d’intermédiaires devrait diminuer grandement. Ne cherchez pas la facilité avec un tout inclus, impliquez vous dans la construction de votre voyage. Un volontariat devrait commencer bien avant le décollage. Vous pouvez également trouver des intermédiaires qui ne prennent pas de marge et qui sont des associations avec pour objectifs le développent d’un volontariat responsable (Exemple : la plateforme de l’Abeille Asso abeilleasso.com).
Compétences, oui mais pas seulement
Choisir un projet où vos compétences professionnelles ou hobbies (Idéal pour se mettre dans une position d’échange et non de sachant) sont utiles est un bon moyen pour éviter de piquer des emplois locaux et pour maximiser votre apport au projet. De plus, il évite parfois un certain amateurisme qui nuit parfois au développement du projet. Souvent lorsque les projets demandent des exigences en termes de compétences, ou demande de justifier d’une certaine expérience ou motivation (CV, lettre de motivation, entretien) cela montre le sérieux de la structure. Attention tout de même à ne pas oublier que même si vous êtes un professionnel en France, vous ne l’êtes plus ici. Le contexte culturel et économique change, si vous ne le prenez pas en compte vous risquez d’amplifier les relations de dépendances en proposant des solutions non réplicables sur place ou en incarnant un néocolonialisme qui place les populations locales dans la dépendance des experts des « pays du nord » pour les solutions techniques. (On vous conseil vivement le reportage Nioro-Du-Sahel, une ville sous tension[28])
Exemples pour comprendre les effets négatifs potentiels du volontariat :
1) Méthode simple pour tuer un village en faisant des trous dans les toits[29]…
« Un groupe de jeunes Français se lance un challenge : l’Afrique de l’Ouest à vélo, un projet et une expérience vraiment riches ! Ils partent plusieurs mois et ont prévu une longue pause à mi-parcours. Cette pause sera l’occasion de se reposer, de partager des moments forts avec la population locale et pourquoi pas de les aider. Le moment venu, l’équipe s’installe donc dans un village. Rapidement, le syndrome de l’homme blanc apparaît : les jeunes se sentent chez eux, complètement « intégrés » à la population, ils sont comme des rois et apportent de petites solutions à des problèmes bénins, ce qui engendre de la part de la population une certaine admiration et de la confiance. Plus le temps passe, plus l’admiration est forte et plus des liens se créent avec les habitants, à tel point que ces jeunes veulent vraiment les aider. Ils décident alors d’enquêter… En observant et en discutant, ils comprennent que l’enjeu principal dans ce village est d’ordre médical. Beaucoup de gens ont des problèmes de vue et de respiration. Le diagnostic des cyclistes est simple (même si aucun d’entre eux n’a de connaissances médicales particulières…) : les habitants dorment dans des huttes où ils font également la cuisine, et c’est la fumée du feu de bois qui engendre ces problèmes. L’homme blanc se sent alors maître : il a trouvé ! La solution est simple (ils se demandent même pourquoi personne n’y a pensé avant… « Manque d’éducation » sans doute) : « Pourquoi ne feriez-vous pas comme les indiens ? Faire un trou à la pointe du toit ? » L’homme blanc a trouvé une solution propre à son pays, avec son mode de pensée et son éducation. De là, la population, tellement heureuse d’avoir pu trouver une solution, se met au travail. Bien évidemment, nos jeunes gens apportent fièrement leur aide à cette entreprise ! Mais les habitants des petits villages reculés oublient parfois d’où proviennent leurs savoir-faire et pourquoi ils font certaines choses et pas d’autres, comme par exemple, dormir en présence de fumée. Les expériences se vivent, on en tire des conclusions, on s’adapte, au fil du temps, des années, des décennies et l’on en oublie l’origine… De nombreux mois après, nos jeunes cyclistes, comme promis, sont de retour. Mais le village n’existe plus, tous les habitants sont morts ou ont fui. Pourquoi ? A cause du paludisme… La fumée du feu de bois empêchait les moustiques d’entrer. Absence de fumée = attaque des moustiques = propagation fulgurante du paludisme = décès. »
Références
Conseils pratiques :
· Comprendre les enjeux de travailleurs humanitaires : https://www.challenges.fr/emploi/tout-plaquer-pour-se-lancer-dans-l-humanitaire-mode-d-emploi_150596
· Guide très complet pour comprendre comment faire du volontariat responsable : https://www.tourdumondiste.com/volontariat-et-benevolat-a-l-etranger
Comprendre les écueils et les dérives du « volontourisme » :
· Envoyé spéciale : « Avec les meilleures intentions du Monde… » : https://www.youtube.com/watch?v=F7U1uBTX5xg
· « How to get more like on social media” par SAIH (Clip de sensitisation au « Povrety Porn ») :
· « Gagner un voyage humanitaire » :
· « Volontouriste, ce mauvais samaritain » :
· Limites du volontouristes (En anglais) : https://www.nytimes.com/2016/03/22/magazine/the-voluntourists-dilemma.html
· Construction du mythe du blanc par le volontourisme (En anglais) : https://www.huffingtonpost.com/pippa-biddle/little-white-girls-voluntourism_b_4834574.html
· Etude portant sur les conséquences du volontariat dans les orphelinats en Afrique sub-saharienne : http://www.hsrc.ac.za/en/research-data/view/5179
· The Possible Negative Impacts of Volunteer Tourism, Daniel A. Guttentag “There are certainly other examples of volunteer tourism projects that devote greater importance to attracting volunteers than benefiting host communities” : http://dg-research.com/Papers/Guttentag%20(2009)%20The%20possible%20negative%20impacts%20of%20volunteer%20tourism.pdf
Valorisation du volontouriste et de ses impacts :
· Commentaries en réponse à l’article du NYT « The Volontourist Dilemma »:
« As the director of a long-term education and conservation project in Uganda I want to express support for expatriate volunteers. I understand all the issues around short term, unskilled volunteers but when given the right guidance, volunteers can play a big role in helping develop underfunded programs. Our project has been running for 19 years and without the support and energy that volunteers bring we would not have survived. They do not replace Ugandans but rather exchange experiences and knowledge with them. They come to share specific skills, and to open new worldviews for our children. They help with accounting, marketing, computing and technology. They share new teaching techniques with our school staff. They go home and raise money for scholarships, girls’ programs, teacher training, clean water and sanitation, for government schools where there is no money for any of these things. They form long-term bonds with us and have provided much of the financing that has made our schools among the best in the district. Sending us the money they are spending on the flight might be ideal but people want connection and to experience our work first hand - or else how do they know what they are supporting? There is no shame in wanting to learn about new cultures first hand, and if speaking English to 9 year olds for an hour helps them with their schoolwork and encourages tourists to think more deeply about a world in need, we support that. “
· Article qui propose de différencier les types de volontariat :
· « It is frankly irresponsible to equate all international volunteering with a 2-week high school package tour” https://www.huffingtonpost.com/bekka-ross-russell/the-color-of-volunteers-s_b_5060790.html
· Penser le volontariat en tant qu’échange culturel :
· « For the shorter term, volunteers should see their presence as a cultural exchange rather than as humanitarian relief.”
· Site Web du volontouriste : http://www.voluntourism.org/news-soyouknow64.htm
· Clemmons D., 2012, Voluntourism: ‘A new future for aid’ https://www.aljazeera.com/programmes/peopleandpower/2012/05/2012521133546329829.html
Approfondir la question et les concepts autour du « volontourisme » :
· Résumé des définitions du volontourisme (En anglais) https://volunteertourismviews.wordpress.com/2013/02/25/what-is-voluntourism/#ref8
· Comprendre le marché du volontourisme et ses dérives (En Anglais) https://www.theguardian.com/uk/2007/aug/14/students.charitablegiving
Oppression, emancipation, and volunteer tourism, Nancy Gard McGehee Virginia Tech, USA “Mustonen’s (2005) application of postmodernism used to argue that volunteer tourism is a convergence of the traditional pilgrimage with modern leisure tourism” http://wordpress.reilumatkailu.fi/wp-content/uploads/2012/03/artikkeli14.pdf
Sources:
[1] Le rapport à la temporalité du backpacker : https://journals.openedition.org/teoros/2398
[2]Emilie Brouze, https://www.nouvelobs.com/rue89/la-vie-materielle/20170731.OBS2774/le-backpacker-cherche-moins-a-changer-le-monde-qu-a-transformer-le-sien.html
[3] Pour les définitions, voir p2 de : http://www.servicevolontaire.org/livres/tourisme-volontariat/article_contre_le_volontourisme_ou_tourisme_humanitaire.pdf
[4] Professionnels : Qui exercent de manière régulière et de manière très compétente une activité.
[5] Aide au développement : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide_au_d%C3%A9veloppement
[6] La perpétuation des clichés, la destruction de l’économie locale, la participation à un marché de la pauvreté etc.
[7] L’aide au développement n’est pas leur métier.
[8] Podcast France culture : « Qu’est- ce que les réseaux sociaux ont fait au voyage », Hervé Gardette
[9] Dans les banlieues peu touristiques, les zones rurales reculées
[10] Néocolonialisme : Lorsqu’une ancienne puissance coloniale utilise des moyens détournés pour conserver une forme d’influence. Un volontourisme qui contribue à placer les populations locales dans une situation de dépendances peut être indirectement un vecteur de néocolonialisme.
[12] Envoyé spéciale : « Avec les meilleur intentions du Monde… » https://www.youtube.com/watch?v=F7U1uBTX5xg
[13] Troubles de l’attachement : « Le trouble réactionnel de l'attachement désigne les désordres émotionnels, comportementaux et d'interaction sociale dus à un échec de l'attachement relatif aux besoins primaires »
[16] « How to get more like on social media” par SAIH :https://www.youtube.com/watch?v=7c9mwY31iMI
[17] Images téléchargées sur le site SAIH.
[18] Voir les exemples en annexes pour s’en convaincre : Méthode simple pour tuer un village en faisant des trous dans les toits
[19] The Possible Negative Impacts of Volunteer Tourism, Daniel A. Guttentag http://dg-research.com/Papers/Guttentag%20(2009)%20The%20possible%20negative%20impacts%20of%20volunteer%20tourism.pdf
[20] Graphique venant l’article : https://mrmondialisation.org/volontourisme-dans-les-coulisses-dun-juteux-business/
[21] Oppression, emancipation, and volunteer tourism, Nancy Gard McGehee Virginia Tech, USA
[22] Témoignages
[23] https://theconversation.com/volunteer-tourism-whats-wrong-with-it-and-how-it-can-be-changed-86701
[24] Comme nous l’avons vu dans la première partie, tous les volontaires sont en partie des volontouristes
[25] Référence à la pièce de théâtre : http://www.theatredesbeliersparisiens.com/Spectacle/le-porteur-d-histoire/
[26] Lire , Race et Histoire, de Claude Lévi-Strauss : https://fr.wikipedia.org/wiki/Race_et_Histoire
[27] 3 mois, est la durée choisie dans cet article car elle revient souvent quand il s’agit de justifier d’une durée minimum pour un travail de qualité (stage de 3 mois en entreprise par exemple)
[29] Vincent Dalonneau, « Article contre le volontourisme ou tourisme humanitaire »



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