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La Pause Chaï avec Sajan Kunwar

  • Writer: The Odyssey
    The Odyssey
  • Jul 30, 2018
  • 2 min read


« Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers ? »

Nous vous proposons pour cette 3ème Newsletter de prendre cette pause chaï avec un jeune élève de l’Ecole VHMV. Cet élève c’est Sajan Kunwar, il s’apprête à finir la class 12 (l’équivalent de la Terminale) et donc d’entrer très prochainement dans la vie professionnelle. Son projet à lui, c’est d’intégrer l’armée. Il est fréquent au Népal que les jeunes s’engagent dans l’armée, celle de leur pays, de l’ONU ou encore même celles d’autres pays . Ils deviennent ainsi souvent des « gurkhas », à mi-chemin entre soldats et mercenaires, ces guerriers sont reconnus comme parmi les plus redoutables du monde[1]. Ainsi, pour ces jeunes, l’armée est souvent synonyme de sécurité d’emploi, de prestige, de bonne paie et d’encore bien d’autres avantages selon le régiment qu’ils rejoignent. Sa motivation à lui est multiple. Elle est d’abord familiale puisqu’entrer dans l’armée serait un moyen de rétablir l’honneur de sa famille après la désertion de son père quelques années plus tôt. Mais elle est aussi financière puisque l’armée offre une assurance maladie aux familles des soldats ce qui permettrait à sa mère de recevoir les soins dont elle a besoin. Mais une fois retraité, (ce qui arrive assez tôt pour les militaires au Népal) il rêve d’ouvrir son magasin d’alimentation générale.

Bien évidemment nous avons été très touchés par son histoire mais ce qui nous a le plus marqué et ce que nous souhaitions partager avec vous c’est le pragmatisme et le courage dont font preuve Sajan et de nombreux autres élèves avec qui nous avons pu échanger. En particulier ceux dont ils font preuve dans leur manière de penser leur avenir. Aucun d’eux ne se pose cette question en des termes individualistes. Il n’y a pas de « je » qui compte, d’envies futures qui tiennent. Non, eux ont à l’esprit qu’il est essentiel de penser leur avenir en intégrant leur situation passée et présente. Il n’est ainsi, pas question de suivre uniquement ses envies mais bien de prendre en compte dans leurs réflexions : leur caractère, leurs compétences, leur histoire, leur famille, leur situation financière…. Le désir n’est pas seul maitre et sa situation personnelle n’est pas à vivre comme une entrave à ses ambitions futures mais comme une donnée. L’enjeu est de trouver un compromis entre toutes ces données qu’il serait illusoire de nier, et sa volonté propre. L’idée n’est pas de décider sous contraintes mais de comprendre qu’il s’agit d’un choix ou plutôt d’un équilibre à trouver entre ce que l’on désire, ses aspirations carriéristes, les opportunités qui se présentent, son bien-être et celui de son entourage…

C’est cela que nous a merveilleusement bien enseigné Sajan. Lorsqu’il nous parlait de son passé et de son avenir avec enthousiasme et joie, en se gardant d’une rancœur qui serait pourtant légitime compte tenu du poids des responsabilités qu’il porte déjà sur ses épaules.

 
 
 

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